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Arménie-Turquie : l’heure est au dialogue

Arménie-Turquie : l’heure est au dialogue

Après l’échec – définitif, semble-t-il – de la Commis-sion de réconciliation arméno-turque, la question du dialogue arméno-turc n’a pas disparu pour autant de l’actualité. Un groupe de quatre journalistes turcs est arrivé en effet en fin de semaine dernière en Arménie, à l’invitation du Club de la Presse d’Erévan, pour y passer quatre jours et y rencontrer des responsables politiques ainsi que des représentants des médias. Les quatre journalistes – Ferai Tinc (Hürriyet), Leyla Tavsanoglu (Cumhuriyet), Yusuf Kanli (Turkish Daily News) et Cengiz Candar (Haber-Turk) – ont notamment participé, lundi 14 janvier, à l’Hôtel Armenia d’Erévan, à une table ronde sur le traitement des relations arméno-turques dans les médias des deux pays, organisée sur l’initiative du Club de la Presse d’Erévan, de l’Association des Journalistes Diplomatiques (Turquie) et du Centre pour la Paix dans le Monde (Etats-Unis).

Yusuf Kanli a appelé à la restauration de la confiance mutuelle, et estimé que le conflit du Karabagh était le principal problème dans les relations bilatérales. Quant à Hagop Tchakrian, du quotidien Azg d’Arménie, il a noté que les médias arméniens n’ont jamais fait campagne contre l’établissement de relations diplomatiques, mais qu’ils s’élevaient plutôt contre le blocus d’Ankara et ses menaces en tous genres, sans jamais verser toutefois dans l’hostilité anti-turque. «Or, on ne peut en dire autant des médias turcs à l’égard de l’Arménie», a-t-il déploré. De son côté, la porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Dziunik Aghadjanian, a appelé Ankara à suivre l’exemple d’Erévan, en accordant aux journalistes arméniens le droit de rencontrer les dirigeants turcs. Illustration : les journalistes turcs ont eu une entrevue, dans le cadre de leur visite, avec le vice-président du Parlement Tigran Torossian. Selon Noyan Tapan, le dirigeant arménien a souligné à ses interlocuteurs l’importance du dialogue direct arméno-turc, même s’il n’a pas exclu a priori l’intervention d’un tiers.

Un dialogue qu’entretiennent, depuis cinq ans, les deux parties au sein du Conseil pour le développement des affaires turco-arméniennes. Ses deux coprésidents, le Turc Kaan Soyak et l’Arménien Arsen Ghazarian, ont exprimé dans un communiqué commun du Nouvel An leur conviction «qu’il existe toujours le besoin urgent de nouer des liens directs», et «que les deux processus distincts du rapprochement diplomatique et des initiatives civiles doivent se poursuivre de façon étroitement solidaire».

Ce climat a-t-il incité les dirigeants turcs à revoir leur position sur l’Arménie ? Toujours est-il qu’Ankara, qui avait instauré il y a un an, face à l’extension du débat sur la reconnaissance du génocide arménien, le visa obligatoire pour les ressortissants arméniens, a fait un geste en décidant d’assouplir son régime actuel : désormais, les Arméniens pourront obtenir un visa à n’importe quel poste-frontière, au lieu de devoir le présenter systématiquement au préalable. Des officiels turcs ont indiqué mardi 15 janvier, sous couvert d’anonymat, que ces nouvelles mesures sont en vigueur depuis le 10 janvier.

Le premier ministre turc Bülent Ecevit, qui devait effectuer une visite du 14 au 18 janvier à Washington, avait prévu d’y rencontrer des représentants des organisations arméniennes des USA, pour débattre peut-être de toutes ces questions, mais surtout tenter de les convain-cre que leur combat pour la reconnaissance du génocide arménien va à l’encontre des intérêts de l’Arménie.

News Source : La Lettre de l’UGAB 19.01.2002

19.01.2002

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